« Nous appelons nos élites à être des acteurs positifs du développement, au service de la population » Ahmadou Bachirou, porte-parole du collectif des jeunes de l’Extrême-Nord

 Qu’est ce qui justifie la sortie de votre collectif après l’appel à mobilisation de « 100.000 jeunes derrière Paul Biya » ?

Nous avons été désagréablement surpris par l’annonce d’un projet visant à réunir 100.000 jeunes de l’Extrême-Nord, qui seront déplacés à Maroua pour soutenir la candidature du président Paul Biya à l’élection présidentielle d’octobre 2025.

En tant que filles et fils soucieux du développement de la région, nous avons jugé nécessaire de faire entendre notre voix face à ce que nous considérons comme une forme de mépris et d’instrumentalisation politique de la jeunesse d’une région qui croupit dans la misère, le chômage et l’insécurité.

C’est donc une action citoyenne visant à interpeller les leaders de cette mobilisation ainsi que l’opinion publique sur l’inopportunité d’une telle initiative.

Quel est la suite de cette sortie du collectif des jeunes de l’Extrême-Nord ?

Nous souhaitons que les élites se penchent enfin sur les véritables problématiques du développement de notre région. Dans notre communiqué, nous avons proposé la mise en œuvre d’un projet de mobilisation de 100.000 tables-bancs pour nos écoliers, qui suivent encore les cours à même le sol, dans des conditions inacceptables.

Pourquoi ne pas également lancer un projet de « 10.000 microprojets pour les jeunes de l’Extrême-Nord », qui croupissent dans le chômage, la précarité et le désespoir ? Nous appelons nos élites à être des acteurs positifs du développement, au service de la population, et non des relais d’une manipulation politicienne, guidée par des intérêts égoïstes.

 

 

Observateur Septentrion

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