Liberté de la presse: Le Cameroun au fond du classement RSF 2025


Reporters sans frontières a rendu public son indice 2025 sur la liberté de la presse à travers le monde.
Selon les premiers éléments du rapport, le Cameroun pointe à la 131ème place sur 180 pays. Une nouvelle « ligne rouge » qui est franchie par le régime de Yaoundé. Dans son rapport 2025, le Cameroun est classé 131e sur 180 pays à travers le monde. Sur le paysage médiatique, RSF note une floraison d’offres avec « plus de 600 journaux, environ 200 stations de radio et plus de 60 chaînes de télévision ».
« Bien que le Cameroun possède l’un des paysages médiatiques les plus riches d’Afrique, il est l’un des pays les plus dangereux du continent pour les journalistes, qui évoluent dans un environnement hostile et précaire. Le célèbre journaliste Martinez Zogo a été enlevé et assassiné début 2023 », indique le rapport de RSF.
Sur le contexte politique, Reporters sans frontières note le contexte de menaces et de risques de harcèlement qui pèse sur les journalistes.
« Il est impossible pour un média d’adopter une ligne éditoriale critique et indépendante sans s’exposer à d’importantes menaces et harcèlements si ses reportages mettent en péril les intérêts du gouvernement et de ses représentants. Le président domine tous les domaines de l’État. Ce climat alimente l’autocensure et conduit la plupart des médias à se conformer aux vues des autorités », indique le rapport.
S’agissant du contexte économique, le rapport fait ressortir des conditions précaires de travail. « Les journalistes camerounais, notamment ceux des médias privés, travaillent dans des conditions extrêmement précaires, ce qui compromet leur indépendance. L’État accorde des aides aux médias, mais leur montant est jugé insuffisant et réservé aux médias qui suivent la ligne gouvernementale », lit-on dans le rapport.
Selon RSF, « pour la première fois de l’histoire du Classement RSF, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 50% des pays du monde. Or, en 2025, parmi les 5 indicateurs qui composent le Classement mondial de la liberté de la presse de RSF, celui relatif aux contraintes économiques est celui qui chute le plus. »
Charles Etoa