Soutien à Paul Biya: Les jeunes de l’Extrême-Nord montent au créneaux et dénoncent un certain Boukar Abdourahim inconnu du RDPC

 

Le Collectif des jeunes unis de l’extrême-Nord dénonce l’organisation du meeting et appelle à la résolution des problèmes que connaît cette région.

La correspondance rendue publique ce avril exprime la désapprobation des jeunes pour l’organisation d’un meeting de soutien à la candidature de Paul Biya à l’élection présidentielle. Le document signé par le porte-parole du collectif, Hamadou Bachirou, indique que “Les jeunes méritent mieux qu’une instrumentalisation politique.” Au sujet de l’appel à la mobilisation de 100 mille jeunes initié par le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, Elhadj Boukar Abdourahim, le collectif des organisations des jeunes de la région de l’extrême-Nord explique “Les jeunes de l’extrême-Nord ne sont ni des instruments de mobilisation de masse, ni des bétails électoraux que l’on brandit à l’approche des élections.” Le Collectif des jeunes unis de l’extrême-Nord souligne que  »Les jeunes des différentes localités de cette région « aspirent à une vie digne, à des formations de qualité, à des emplois décents, à des soins de santé accessibles et à un environnement sécurisé. »

Joint au téléphone, le porte-parole du collectif des jeunes unis de l’extrême-Nord, Hamadou Bachirou propose que des actions plus édifiantes soient posées pour l’amélioration des conditions de vie des jeunes de l’extrême-Nord. « Au lieu de convoquer 100 mille jeunes pour venir soutenir la candidature du président Paul Biya, ceux qui organisent peuvent aussi lancer des opérations pour aider ces jeunes à créer des structures leur permettant de créer des emplois et des richesses. »

La même source évoque aussi la nécessité de produire au moins 100 mille actes de naissance aux enfants de la région qui n’en ont pas. De même que Hamadou Bachirou s’étonne de l’incapacité des organisateurs du meeting prévu le 10 mai prochain à doter les écoles existantes d’au moins 100 mille tables bancs. Mais aussi doter la région d’infrastructures en mesure d’assurer la scolarisation effeciente de ses jeunes.

Le souvenir des inondations qui ont causé de nombreux dégâts et des pertes humaines et matérielles restent en travers de gorge chez les jeunes de l’extrême-Nord. La correspondance de protestation rendue publique par le collectif interroge le mutisme et l’inactivisme des élites locales et du gouvernement face à la détresse de nombreux élèves dont l’année scolaire 2025-2026 est hypothéquée pour défaut de paiement des frais d’examen exigés.

Pour le collectif des jeunes unis de l’extrême-Nord, le projet d’organiser une marche de soutien à la candidature de Paul Biya “est une initiative politiquement déplacée.” Une assertion soutenue par le souvenir des promesses non tenues par le gouvernement, les élites et le chef de l’État lui-même. ” L’extrême-Nord est l’une des régions les plus éprouvées aujourd’hui.” Pour illustration, le collectif évoque l’insécurité chronique vécue dans plusieurs localités ; le taux de chômage endémique et élevé; la sous-scolarisation qui s’amplifie; les difficultés d’accès à l’eau potable et à l’électricité ainsi que l’inexistence des infrastructures routières.

Le Collectif des jeunes unis de l’extrême-Nord rumine la promesse non tenue du chef de l’État camerounais de doter la région de trois mille forages. Une promesse réitérée tout au long de ses campagnes électorales dans la région. Des raisons pour le collectif de soutenir que « on ne peut comprendre que l’urgence soit une mobilisation politique aux allures d’insultes et de mépris, alors que des centaines de jeunes fuient chaque jour le désespoir en quête d’opportunités incertaines pour être vigiles, moto-taximen, vendeurs à la sauvette… »

Le porte-parole du collectif des jeunes unis de l’extrême-Nord explique que “Ce type d’initiative n’aide pas le président Paul Biya qu’elle prétend soutenir.” Hamadou Bachirou propose que « Si les organisateurs de cette manifestation veulent véritablement soutenir le chef de l’État, qu’ils le fassent en apportant des solutions concrètes aux maux qui gangrènent notre région. »

En définitive, c’est un appel à la prise de conscience et à la responsabilité que lance le collectif des jeunes unis de l’extrême-Nord. « Ne vous laissez pas instrumentaliser par cet appel à la mobilisation inopportun. »

Pour le collectif, le meeting organisé sous la houlette du président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, est “un appel à la figuration et à la manipulation. »

Joseph OLINGA N.

Observateur Septentrion

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