Chronique de Djafsia Tara Mamoudou

 

Bello Bouba Maigari et l’UNDP candidat à la présidentielle de 2025?
À l’approche de la présidentielle de 2025, l’UNDP, véritable cheville ouvrière du septentrion, hésite entre la candidature de son fondateur, Bello Bouba Maigari, et l’option d’un ticket « sang neuf » (Aboubakar Sabat, Badama Paul, Bobbo Salihou, Amadou Adji, Amadou Abdon). Cette double voie répond à la nécessité de dépasser l’image d’un parti « islamo-peuhl » et de forger un consensus régional. L’UNDP pèse déjà sur les équilibres locaux et nationaux grâce à son alliance tactique avec le RDPC ; en injectant de jeunes cadres au sein de la future plateforme UNDP-RDPC, il consolidera sa capacité à négocier une vraie décentralisation et à piloter le développement du Grand Nord après Biya.
Un parti structuré, hérité d’une opposition constructive.
Créée en 1991 par Bello Bouba, l’UNDP a remporté 68 députés sur 180 en 1992, raflant tous les sièges de l’Adamaoua et du Nord . Malgré l’hyper-présidentialisme, elle tient bon : cinq députés en 2013, sept en 2020 . Son maillage territorial – fédérations dans 49 circonscriptions, sections locales, commissions thématiques – en fait un appareil parmi les mieux organisés de l’opposition .
Bello Bouba Maigari : l’option de la continuité
Né en 1947, ex-Premier ministre (1982–83), Bello Bouba a fondé l’UNDP en exil puis l’a conduit à 19,22 % à la présidentielle de 1992, avec plus de 64 % dans l’Adamaoua . Il a siégé dans six ministères sous Biya, alliant contestation et coopération . À 78 ans, sa stature rassure les notables et lamidos, mais l’image d’un dirigeant du passé risque de laisser la jeunesse sur la touche.
Limite communautaire : l’ombre de l’islamo-peuhl.
Perçu comme un parti « peuhl » trop tourné vers l’islam, l’UNDP pâtit de réserves parmi les communautés chrétiennes et animistes. Pour rassembler, il doit proposer un ticket incluant un les têtes du Mayo Tsanaga ou un autre leader capable d’unifier les sensibilités comme Aboubakar Sabat ayant un poids dans le grand Nord et l’Est.
Sang neuf : Aboubakar Sabat, Bobbo Salihou, Badama Paul et Amadou Adji
Alors que l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) s’interroge sur son avenir après l’ère Bello Bouba Maïgari, le congrès à l’horizon en Juin pourrait faire naître plusieurs figures émergent discrètement comme de potentiels héritiers de son lourd héritage politique et présidentiable.
Aboubakar Sabat, professionnel aguerri du secteur des télécommunications, incarne une option moderniste, capable d’apporter au parti un souffle technocratique et une vision orientée vers l’innovation. il a surtout l’avantage de la popularité et très présent sur les réseaux sociaux.
Badama Paul, plus discret mais solidement ancré dans les dynamiques citoyennes locales, représente quant à lui une nouvelle génération de militants de terrain à même de réconcilier l’UNDP avec sa base populaireneutralise »’.
Bobbo Saliou, élu local dynamique surnommé « Ngaoundéré Katakap » de Ngaoundéré, s’impose comme un modèle de gouvernance de proximité, doté d’un capital de sympathie grandissant dans l’Adamaoua et au-delà. Enfin, l’ancien député de Maroua.
Amadou Adji, figure respectée pour sa loyauté historique et son enracinement profond dans le Grand Nord, apparaît comme l’un des rares profils capables d’assurer une transition apaisée tout en rassemblant les forces vives du parti. Ensemble, ces personnalités esquissent les contours d’une relève possible pour l’UNDP, offrant à la fois continuité, renouvellement et une crédible perspective présidentielle pour demain.
l’UNDP étant créé par les Ahidjoiste et dont la philosophie est celle comme « houphouetistes » en Côte d’Ivoire. L’héritier ahiodjoites pourrait réveiller la nostalgie sachant qu’Ahidjo a vraiment bâtit cette pays avant son départ.
Alliance RDPC-UNDP : levier et mutation à venir
II faut noter que les seules alliances que Biya entretient avec les partis politiques dits d’opposition concernent essentiellement des formations issues du Grand-Nord, en l’occurrence le FSNC, l’UNDP, l’ANDP et le MDR. À l’exception du PADDEC — sans véritable assise politique — intégré plus récemment dans une alliance dictée par un calcul communautaire visant à neutraliser un opposant, aucune autre force politique n’a été associée, car BIYA sait qu’il doit sa victoire au Grand-Nord et il doit obligatoirement contrôler ces partis à fort encrage locale.
Alors que l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) s’interroge sur son avenir après l’ère Bello Bouba Maïgari, plusieurs figures émergent discrètement comme de potentiels héritiers de son lourd héritage politique. Parmi eux, Aboubakar Sabat, Bobbo Saliou on peut également les jeunes faire des surprise
Effet d’une candidature UNDP
Qu’il s’agisse de Bello Bouba ou d’un ticket mixte, l’UNDP catalyserait 30 % de l’électorat nordiste, ébranlant RDPC et SDF .La présidentielle Camerouaise n’ayant pas de second tour , cette base solide suffit à créer une alliance avec le SDF, et, Kamto et Cabral Libii ce qui fera les 30% dès le premier et unique tour. Où à imposer une des négociations post-électorales pour obtenir budgets autonomes, Plan Marshall régional et représentation ministérielle renforcée, mais en souvenir de 1997, la pillule aura du mal à passer cette fois.
Vers une transition apaisée
En injectant du sang neuf dans la plateforme UNDP-RDPC et en revendiquant la tête de quelques ministères stratégiques (Décentralisation, Économie, Marché Publiques) dirigés par des jeunes tels Alboubalar Sabat, Idrissou Abana, Ahmadou Adji. l’UNDP s’assure un rôle de premier plan dans l’après-Biya. Cette stratégie, combinée à un ticket rassembleur, montrerait que l’alternance peut se faire sans rupture, par un compromis institutionnalisé.
L’UNDP est à la croisée des chemins : continuer comme simple supplétif ou devenir l’architecte de la transition post-Biya. En juin, le congrès décidera si le parti opte pour l’expérience de Bello Bouba ou pour la dynamique d’un ticket « sang neuf ». Qu’importe le choix, l’UNDP dispose de l’arme la plus décisive du septentrion : sa très bonne structure, son maillage territorial et sa capacité à rassembler au-delà des clans.

Observateur Septentrion

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